Une revue bibliographique couvrant la période 1800-1920 et prenant en compte les principales publications vétérinaires françaises permet de cerner l'histoire de l'artérite virale équine (EVA).
Les auteurs anciens ont parfois confondu l'EVA avec plusieurs affections cliniquement apparentées, principalement les phytotoxicoses compliquées d'hépatite, le purpura hémorragique et l'anémie infectieuse. Le diagnostic différentiel rétrospectif est cependant possible dans la plupart des documents.
Autour de 1830, l'EVA semble devenir enzootique dans les grands effectifs (armée, cavaleries industrielles), chaque arrivée de chevaux neufs provoquant une récidive. Mais des épizooties intéressant l'ensemble du territoire surviennent en 1800, 1813, 1824-1825, 1841-1842, 1858-1860, 1871-1872, 1881-1882, 1914-1918, celles de 1825 et de 1881 surpassant les autres en gravité. Chacune est marquée par un tropisme soit respiratoire, soit digestif, sans doute fonction de souches virales différentes.
La pathogénie de l'EVA et des maladies de symptômes voisins a donné lieu à plusieurs débats au sein de la Société Centrale de Médecine vétérinaire. Les explications successivement proposées ont reflété les théories en vogue chez les médecins, quoique les auteurs n'en aient pas toujours fait l'aveu. Aussi l'EVA a-t-elle répondu à de nombreuses dénominations en accord avec les étiologies temporairement admises, notamment : fièvre muqueuse ; gastro-entérite épizootique ;fièvre, affection ou diathèse typhoïde; vertige avec altération du sang ; influenza ; grippe ; pneumo-entérite des fourrages ; pasteurellose. Les prises de position des principaux auteurs sont examinées en privilégiant les citations.