Bien connues dans l'espèce humaine, les anémies centrales à médiation immune ne sont décrites dans l'espèce canine que depuis une vingtaine d'années. D'après les données bibliographiques existantes et les résultats de notre étude, réalisée sur 36 cas d'anémies centrales à médiation immune diagnostiqués au laboratoire d'hématologie/immunologie/cytologie de l'ENVL, ces affections se traduisent par des anémies arégénératives, normocytaires normochromes, sévères à modérées. L'anémie résulte d'anomalies quantitatives et/ou qualitatives de l'érythropoïèse (des aplasies ou hypoplasies de la lignée érythroïde, des érythroblastophagocytose ou des dysérythropoïèses), visibles lors de l'examen attentif du myélogramme. Le caractère immunologique de l'anémie est déterminé par l'exclusion des autres étiologies possibles, l'observation d'images cytologiques évocatrices, la positivité des tests de Coombs et la réponse à une thérapie immunosuppressive. Le traitement de première intention conseillé pour les cas idiopathiques est une corticothérapie associée à des tétracyclines et du danazol. Lors de non réponse au traitement, l'emploi de molécules cytotoxiques en complément de la corticothérapie doit être envisagé. D'après notre étude, la mise en place de traitements de soutien et de thérapies immunosuppessives adaptées permet d'obtenir des rémissions cliniques et hématologiques dans un grand nombre de cas.