Depuis le constat du déclin de la population française de Vison d'Europe et la mise en place d'un premier Plan National de Restauration, les études et recherches entreprises ont permis de mettre en avant différentes causes explicatives de la régression de l'espèce. Cependant peu de données étaient disponibles sur la reproduction dans le milieu naturel du Sud-Ouest de la France. L'objectif de ce travail était de préciser certains paramètres reproducteurs de Mustélidés vivant en sympatrie pour apporter de nouveaux éléments explicatifs à la diminution de la population de visons d'Europe. Cette meilleure connaissance de la reproduction pourrait également être utilisée pour la sauvegarde de l'espèce. Nous avons, pour cela, mis au point la technique de lecture des cicatrices placentaires chez le Vison d'Amérique à partir d'utérus de visons d'élevage au passé reproducteur connu, puis analysé les utérus de visons d'Europe, de putois et de visons d'Amérique récoltés parle réseau « Vison d'Europe » dans le milieu naturel depuis 1996. Nous avons ainsi pu démontrer que la taille de portée embryonnaire du Vison d'Europe est significativement inférieure à celle du Vison d'Amérique et du Putois, respectivement de 3,3, 6,7 et 5,5 en moyenne. Cette différence de prolificité entre le Vison d'Europe, le Vison d'Amérique et le Putois, nous permet d'expliquer, en partie, la différence de statut des trois populations dans le Sud-Ouest de la France, respectivement en régression, en expansion et en stagnation. Nous avons également estimé la période de reproduction des trois espèces, à partir de l'examen clinique des animaux, afin de pouvoir préconiser des mesures de conservation particulières, dansla zone de répartition du Vison d'Europe, au moment des gestations et des allaitements du Vison d'Europe soit d'avril à octobre. Cette démarche est importante au vu de la faible prolificité de l'espèce et de la petite taille de la population de Vison d'Europe, toute femelle pouvant se reproduire ne devant pas être perdue.