Pour préciser l'impact des interactions Myocastor coypus/Fasciola hepatica dans l'épidémiologie de la fasciolose bovine, 205 ragondins sympatriques d'un élevage bovin de Loire Atlantique, ont été capturés et autopsiés. Les douves hépatiques sont comptées, la quantité d'oeufs excrétée est mesurée par coproscopies. Des limnées tronquées sont infectées par des miracidiums après éclosion d'oeufs prélevés dans la bile des ragondins infestés, et les métacercaires produites sont utilisées pour infester des moutons. Les résultats montrent que les ragondins interagissent durablement avec Fasciola et participent à l'émission d'éléments parasitaires infestants qui poursuivent leur développement chez des hôtes intermédiaires, puis chez des hôtes définitifs sympatriques. C'est le principal réservoir sauvage de F. hepatica en France et il devra être pris en compte dans l'établissement de plans de prévention efficaces, notamment dans l'élaboration d'un vaccin.