La transmission d'agents pathogènes entre élevages est souvent mise en cause dans l'apparition de maladies dans les cheptels bovins et apparaît comme facteur limitant pour les transactions. Le but de cette étude est de connaître les structures de contacts entre exploitations qui favoriseraient ce type de transmission. Pour cela, l'auteur recense dans un premier temps les voies de transmission inter-élevage qui existent en prenant l'exemple de deux maladies pour leurs modalités de transmission : la diarrhée virale bovine et la fièvre Q. Ces informations sont ensuite utilisées pour constituer un questionnaire d'enquête qui permettra le recueil des données sur le terrain. Les enquêtes ont été réalisées en Bretagne, sur un échantillon de 37 élevages tirés au sort ayant plus de 10 bovins adultes. Chaque éleveur a été interrogé dans son exploitation. Les données recueillies sont ensuite analysées et discutées. Les résultats ont ainsi permis de montrer que les mouvements d'animaux entre cheptels via les achats (19/37) et les ventes (37/3 7) sont très fréquents dans la population étudiée. Les risques liés à l'introduction d'animaux sont donc très présents. Dé plus, l'échange de matériel entre élevages (26/37) est une pratique courante, ainsi que l'intervention de nombreux professionnels (tels qu'inséminateurs, vétérinaires...), favorisant ainsi la contamination par voie indirecte. Le voisinage et les contacts entre pâtures appartenant à différentes exploitations sont également des facteurs de risque importants: sur 37 exploitations, 33 ont des élevages voisins dans un rayon de un kilomètre, et 31 éleveurs possèdent au moins une pâture en contact avec celles d'au moins un voisin. Bien que les contacts directs entre animaux appartenant à des exploitations différentes semblent peu fréquents, 66% des pâtures représentes un risque considéré comme élevé ou modéré. La majeure partie des voies de transmission ont donc été retrouvés dans les pratiques des éleveurs bretons.