L’auteur propose dans une première partie une synthèse des connaissances actuelles concernant les tumeurs chez les bovins. Les néoplasies sont étudiées selon l’appareil affecté. Il s’en dégage que ce sont des processus pathologiques inégalement étudiés, et généralement de manière insuffisante. Les tumeurs les plus fréquemment décrites sont le lymphome (ou leucose bovine) et le carcinome épidermoïde (principalement oculaire). Viennent ensuite le papillome et le schwannome. Les pertes économiques induites par ces tumeurs sont réelles. La seconde partie est une étude rétrospective sur 78 bovins dont un diagnostic de tumeur a été posé à l’ENVT de 2001 à 2008. Le matériel et la méthode sont d’abord détaillés puis les résultats des analyses nécropsiques et anatomo-pathologiques sont donnés. L’incidence tumorale aux autopsies est de 2,4%. En accord avec les données bibliographiques , le lymphome est prédominant (41%) et touche classiquement des jeunes bovins de race laitière. Puis vient le carcinome épidermoïde cutané (17%), qui touche principalement les vaches adultes de race Montbéliarde. Les autres tumeurs, plus rares, sont généralement des processus carcinomateux touchant des vaches adultes de race allaitante. Les tumeurs malignes sont plus fréquentes que dans la bibliographie, à l’inverse des tumeurs bénignes. Cette étude donne une idée de l’impact clinique réel associé aux tumeurs bovines et justifie leur présence dans les diagnostics différentiels.