Après une revue bibliographique de la maladie valvulaire mitrale dégénérative (MVMD) et de ses traitements, l’auteur présente deux études rétrospectives sur l’efficacité du bénazépril, un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, chez le chien atteint de MVMD au stade asymptomatique sans dilatation cavitaire objectivable par échographie ou radiographie (stade Ia de la classification ISACHC). Dans les deux études, trois populations ont été séparément analysées : la population totale, la population CKC-KC (Cavaliers King Charles Spaniels - King Charles Spaniels) et la population autres races que les CKC-KC (population AR). Au sein de chacune de ces trois populations, les résultats des animaux traités au bénazépril (T) ont été comparés à ceux des animaux non traités (NT). L’étude 1 était basée sur un suivi clinique au long terme de 141 chiens avec un reflux mitral moyen à important évalué par la technique Doppler du « color mapping » (rapport surface colorimétrique d’insuffisance mitrale / surface atriale gauche, SIM/SAG >/= 20%). Dans la population AR, l’espérance de vie moyenne (temps moyen avant décès toutes causes confondues) était significativement (P = 0,014) plus longue dans le groupe T (n = 34, 3,3 ans [espace interquartile : 2,3-8,9]) que dans le groupe NT (n = 59, 1,9 ans [1,2-3,7]), tout comme le temps avant événement cardiaque (insuffisance cardiaque ou décès d’origine cardiaque). Aucun effet du traitement n’a été observé dans la population des CKC-KC, mais les CKC-KC du groupe T avaient, à l’inclusion, un reflux mitral significativement plus important (P < 0,01) que ceux du groupe NT (SIM/SAG : 74,5 ± 22% dans le groupe T versus 48,3 ± 22,6% dans le groupe NT). L’étude 2 portait sur l’évolution échocardiographique et Doppler entre un examen initial de référence (E1) et un examen de suivi 6 à 18 mois après (E2), chez 37 chiens avec un reflux mitral initial caractérisé par un rapport SIM/SAG compris entre 20 et 80%. Le reflux mitral, dans les 3 populations, a significativement augmenté chez les chiens NT et est resté stable chez les chiens T. Le reflux mitral, moins important à E1 dans le groupe NT que dans le groupe T, est devenu significativement plus important à E2. En conclusion, chez les chiens atteints de MVMD, asymptomatiques avec reflux mitral moyen à important, le bénazépril a donc un effet bénéfique clinique et retarde l’aggravation du reflux mitral.

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