Motivée par le manque d'éléments de communication auprès des éleveurs français sur l'intérêt des traitements collectifs, souvent chers et chronophages, dans la gestion de la dermatite digitée, I'objectif de cette étude était d'estimer les pertes de production laitière liées à la présence de la maladie en élevage bovin. Pour cela, 52 troupeaux du Grand Ouest ont été suivis pendant huit mois, sous essais de traitements collectifs. Une méthode d'observation des pieds des vaches en salle de traite à l'aide d'un miroir orientable et d'une lampe frontale, associée à une grille de notation des lésions de dermatite digitée (Döpfer et al. 1997) a permis de suivre le statut des animaux chaque mois. Les données de production laitière, issues du contrôle laitier, ont été extraites des bases de données nationales pour la durée du suivi. L'analyse statistique a été réalisée en utilisant un modèle linéaire mixte multivarié avec prise en compte d'un effet aléatoire pour l'effet vache et I'effet troupeau. Un impact à court terme de la dermatite digitée sur Ia production laitière a été démontré sur l'ensemble de l'échantillon mais surtout pour les multipares. Celles-ci voient leur production laitière chuter d'en moyenne 1 kg par jour au contrôle suivant I'observation d'une lésion active [M1 ou M2). Lorsque celle-ci intervient au second mois de lactation, la perte de production laitière s'élève à 2,3 kg par jour. A l'échelle d'une lactation, la dermatite digitée occasionnerait des pertes de l'ordre de 55 € par vache.

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