Les céphalosporines sont des antibiotiques couramment utilisés tant en médecine humaine qu'en médecine vétérinaire. L'apparition et la diffusion de mécanismes de résistance à ces molécules au sein de bactéries pathogènes posent donc de nombreux problèmes car la résistance est à l'origine d'échecs thérapeutiques. Les bactéries pathogènes ne sont pas les seules à héberger de tels mécanismes. La présente étude avait pour but la mise en évidence de résistances aux céphalosporines au sein de la flore commensale digestive des ruminants et l'identification des supports moléculaires de ces résistances. Cent quatre vingt six prélèvements de fèces ont donc été réalisés dans 3 élevages de la région parisienne. Des antibiogrammes ont été réalisés sur les bactéries résistantes aux céphalosporines afin d'identifier les mécanismes entrant en jeu. Sur les 186 vaches prélevées à une seule reprise, 14 hébergeaient des bactéries résistantes aux céphalosporines. Parmi ces bactéries, 4 étaient capables de synthèse de béta-lactamases à spectre étendu (prévalence : 2,15%) et 10 étaient capables de synthèse de céphalosporinases (prévalence : 5,38%). Des mécanismes de résistance aux céphalosporines sont donc bien présents dans la flore digestive des ruminants, mais pour le moment, dans des proportions encore limitées. Les mécanismes découverts étant les mêmes chez l'homme et l'animal, ces résultats posent tout de même problème en termes de santé publique.