Ces dernières années le comportement du chien suscite un engouement croissant, mais les données scientifiques sont rares. Cette étude se propose de définir expérimentalement l'organisation sociale d'une meute de chiens courants, élevée sans influence « envahissante » de l'homme. La meute, constituée depuis dix ans, est structurée et stable. Pour cela, 80 heures d'observation ont été réalisées sur un groupe de six chiens de race Saint-Hubert. Par le biais d'analyses statistiques nous étudions les distances interindividuelles et les relations dyadiques. Pour certains comportements particuliers, comme les vocalisations et la position de la queue, leur fréquence moyenne est rapportée et discutée. Il ressort de notre étude que la meute présente une organisation sociale lâche, peu cohésive, globalement pacifique ; les relations de dominance-subordination sont quasiment inexistantes. Les vocalisations sont émises en fonction du comportement exprimé par l'individu, ou en réponse à un comportement reçu. Il en va de même pour la position de la queue. Ces données illustrent le fait que le comportement social du chien diffère totalement de celui du loup, pourtant pris en exemple pour instaurer une hiérarchie au sein de la famille. La compréhension de la socialité du chien et de ses comportements permet d'améliorer les relations homme-chien en diminuant les agressions inter-spécifiques par exemple ; ces connaissances apportent également des références authentiques pour l'étude des troubles du comportement.

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