Au cours des dernières décennies, la reconnaissance du préjudice causé par les infections nosocomiales et la recherche sur l'hygiène des mains en médecine humaine ont stimulé le développement du contrôle des infections par les administrations hospitalières. Malgré la reconnaissance de cas d'infections acquises en milieu hospitalier vétérinaire, les mesures de prévention simple et notamment l'utilisation de l'hygiène des mains sont aujourd'hui encore trop souvent inconnues ou non appliquées par les professionnels intervenant en médecine vétérinaire.
La première partie de ce travail présente une synthèse bibliographique des connaissances en contrôle des infections nosocomiales et en hygiène des mains.
La seconde partie est une étude expérimentale de l'hygiène des mains au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort évaluant les réponses de 99 personnes à un questionnaire ainsi que 160 prélèvements bactériologiques. Elle a eu pour objet l'étude des connaissances et des pratiques d'hygiène des mains du personnel et de l'évolution de la contamination des mains au cours du temps. Il y a également été évalué l'efficacité de l'utilisation des solutions hydro-alcooliques en milieu vétérinaire et l'influence d'une campagne multidisciplinaire de formation. Nous avons pu y mettre en évidence un manque de connaissances du personnel au sujet des produits utilisés et chercher une relation caractérisant l'évolution de la contamination de ses mains au cours du temps. Notre étude a validé l'utilisation d'une friction hydro-alcoolique de 30 secondes pour l'asepsie des mains du personnel soignant, avec un taux de réduction compris entre 99,3 et 100%, mais a montré une différence d'efficacité des produits entre les empreintes digitales et les espaces interdigitaux. La campagne multidisciplinaire n'a pas permis de changement significatif de comportement de la part du personnel soignant, avec un taux d'observance évoluant de 18,52% à 22,22%.
Enfin, un texte de recommandations concernant l'hygiène des mains en milieu hospitalier vétérinaire, et plus particulièrement au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d'Alfort, a été rédigé grâce à l'apport des deux parties précédentes.