Malgré les différents types de traitements dont l'utilisation s'est généralisée ces dernières années pour les cardiopathies spontanées du chien et du chat, la durée de survie moyenne à partir de l'apparition des premiers symptômes est le plus souvent très courte. Chez l'homme, les bêta-bloquants représentent une des classes médicamenteuses ayant démontré des effets bénéfiques sur l'évolution de l'insuffisance cardiaque. Huit principales molécules sont désormais utilisées en cardiologie humaine : l'aténolol, le bisoprolol, le carvedilol, le metoprolol, le nebivolol, le propranolol, l'acébutolol et le sotalol. Il a été démontré que leur utilisation permettait d'améliorer la fonction myocardique, d'augmenter la capacité à l'exercice physique, et de prolonger la survie des patients. Ce travail constitue une synthèse bibliographique, regroupant les études consacrées à l'utilisation des bêtabloquants chez les carnivores domestiques au cours de ces dix dernières années. La première partie réunit les données pharmacologiques obtenues chez le chien et le chat, et la seconde partie analyse les essais cliniques réalisés en cardiologie chez ces espèces. Le champ d'application de l'utilisation des bêta-bloquants est très vaste au sein des cardiopathies spontanées du chien et du chat. Néanmoins, les études prospectives sont à ce jour peu nombreuses (6 chez le chien, et aucune chez le chat), et concernent le plus souvent un faible nombre d'animaux. Les molécules les plus étudiées chez les carnivores domestiques sont le carvedilol, l'aténolol, le sotalol, et dans une moindre mesure, le metoprolol. Les résultats obtenus sont hétérogènes, et relativement décevants par comparaison à ceux obtenus chez l'homme. Certaines données cliniques sont néanmoins encourageantes chez le chien, notamment lors de sténose aortique, l'aténolol ayant un effet bénéfique sur la durée de vie. Par ailleurs, lors d'insuffisance cardiaque congestive secondaire à une maladie valvulaire dégénérative ou une myocardiopathie dilatée, le carvedilol semble engendrer une amélioration de la qualité de vie et de la classe fonctionnelle de l'insuffisance cardiaque. Enfin, dans certains cas d'arythmies ventriculaires, en particulier chez le Boxer (myocardiopathie arythmogène droite) et le Berger Allemand (arythmies ventriculaires familiales), le sotalol employé en thérapie combinée engendre une diminution significative du nombre des extrasystoles ventriculaires par 24 heures. D'autres études, prospectives, en double aveugle contre placebo, sont à présent nécessaires pour mieux définir la place des bêta-bloquants dans le traitement des cardiopathies spontanées du chien et du chat. Selon les études préliminaires pré-citées, leur utilisation semble en effet prometteuse dans ces espèces.

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