Dans une première partie, l'auteur réalise une étude bibliographique de la myocardiopathie restrictive humaine puis féline. La deuxième partie est consacrée à une étude rétrospective portant sur 112 cas de myocardiopathie restrictive féline diagnostiqués à l'Unité de Cardiologie d'Alfort entre 2000 et 2011. La myocardiopathie restrictive est définie comme une maladie du muscle cardiaque caractérisée par un dysfonctionnement diastolique. Celui-ci résulte d'une augmentation de la rigidité du myocarde. Les causes de cette atteinte myocardique sont multiples et bien décrites chez l'Homme. Une fibrose endomyocardique et des maladies infiltratives sont notamment mises en cause. Chez le chat, en revanche, l'étiologie est encore inconnue. Les caractéristiques épidémiologiques et cliniques sont peu spécifiques. Le diagnostic est basé sur des observations échocardiographiques et Doppler. Aucun consensus n'a été établi quant au traitement à utiliser, et son efficacité reste à explorer. Les objectifs de l'étude rétrospective présentée dans ce document étaient de déterminer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, écho-Doppler et pronostiques de la myocardiopathie restrictive féline. Les 112 animaux inclus ont été classés en 3 catégories en fonction de leur âge : jeunes (< 2 ans), adultes ([2-12] ans) et adultes âgés (> 12 ans). Cette étude a bien confirmé l'absence de prédisposition raciale ou sexuelle. Elle a également démontré que les chats de tout âge pouvaient être touchés, avec une majorité de chats adultes âgés (médiane : 11,5 ans). La décompensation cardiaque était fréquente (75,9%), sous une forme aiguë et grave, avec une prédominance des symptômes respiratoires (75,7%) résultant de la présence d'un épanchement pleural dans la majorité des cas (70,7%). Les souffles d'insuffisance mitrale étaient l'anomalie cardiaque auscultatoire la plus fréquente (58,9%). Cette étude a montré que l'azotémie était souvent associée à la myocardiopathie restrictive (66,3%), en particulier chez les chats adultes âgés. Les caractéristiques écho-Doppler n'étaient pas influencées par la race, le sexe ou l'âge de l'animal. Une dilatation ventriculaire diastolique gauche et droite a été observée chez respectivement 4,5% et 35,7% des chats. Les parois ventriculaires étaient épaissies chez 21,4% des chats et la fraction de raccourcissement diminuée dans 8% des cas. Environ un quart des chats avait un profil de remplissage restrictif (E > 1 m/s, A < 0,4 m/s, E/A > 2, TRIV < 34 ms). Le pronostic était sombre, avec une survie courte après le diagnostic (17 jours [0-2 522]), ce d'autant que des symptômes étaient présents au moment du diagnostic (12 jours [0-1 686] versus 246 jours [0-2 522] chez les chats asymptomatiques) ou lorsque le diagnostic avait été établi avant l'âge de 2 ans (2 jours [1-21]).

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