Les Entérites Chroniques Idiopathiques (ECI) décrivent un groupe de maladies intestinales inflammatoires chroniques idiopathiques. Elles sont définies par rapport à des critères cliniques et histopathologiques non spécifiques. Cliniquement, les ECI sont diagnostiquées chez des animaux ayant des signes gastro-intestinaux associés à une inflammation chronique de l'estomac, de l'intestin grêle ou du côlon ou d'une combinaison de ces organes, ce depuis plus de trois semaines et pour lesquels aucune autre cause n'a pu être identifiée. Les animaux atteints ne répondent pas aux traitements symptomatiques antibiotiques, nutritionnels et antiparasitaires mais à des anti-inflammatoires ou à des agents immunosuppresseurs. Par ailleurs, histologiquement, les ECI sont caractérisées par une infiltration de cellules inflammatoires des couches de la paroi intestinale telle que la lamina propria (lymphocytes, éosinophiles, neutrophiles et macrophages).
Elles sont une des premières causes de troubles digestifs chroniques chez le chien et suscitent donc un intérêt grandissant en médecine vétérinaire. Les mécanismes physio-pathologiques des ECI restent encore mal connus.
Le diagnostic des ECI est un diagnostic d'exclusion. La rupture de la tolérance orale conduit au dysfonctionnement de la réponse immunitaire. L'influence de facteurs génétiques, l'altération de la perméabilité de la barrière muqueuse intestinale, l'influence des antigènes alimentaires et la dysbactériose intestinale sont autant de paramètres aussi impliqués dans l'apparition des ECI.
La prise en charge des ECI chez le chien repose sur de nombreuses molécules. Leur association est, par ailleurs, souvent utilisée pour diminuer l'inflammation et contrôler la maladie. L'administration d'un traitement antiparasitaire, d'un régime alimentaire contrôlé et d'antibiotiques permet de limiter la stimulation antigénique. Associée à un traitement immuno-suppresseur, les résultats à l'heure actuelle sont très encourageants même s'il n'existe pas de consensus quant au traitement à utiliser. En effet, le traitement doit être adapté à chaque patient et modulé en fonction de l'atteinte plus ou moins diffuse de l'intestin mais aussi de l'évolution clinique et histologique de la maladie. C'est pourquoi, le propriétaire doit être bien mis au courant des contraintes du traitement et de la variabilité des résultats que l'on peut en attendre. Il est tout de même nécessaire, en cas d'échec thérapeutique de remettre en cause le diagnostic et de réitérer certains examens complémentaires dont l'examen histologique.