Dictyocaulus viviparus est un nématode de l'appareil respiratoire dont la dynamique d'infestation est difficilement prédictible dans les troupeaux de vaches laitières. Un suivi longitudinal d'infestation a été mis en place dans deux élevages à risque, sur la période fin d'hiver-début d'été en associant la coproscopie de Baermann (tous les 15 jours) à l'ELISA MSP sur lait individuel et lait de tank (tous les mois). Au moment de la mise à l'herbe, les bovins excréteurs ont été les seuls contributeurs dans la reprise des cycles parasitaires. Sur la période d'étude, 40.4% des vaches, en majorité des primipares, ont excrété au moins une fois avec des intensités d'excrétion larvaire variant de 1 à 11 L1/30g de fèces. Au plan individuel, la prévalence d'excrétion et la réponse en anticorps, basses et stables pendant tout le printemps, ont augmenté brutalement fin juin-début juillet pour atteindre 27% et 14% respectivement. Les signes cliniques, sous la forme de quelques toux isolées, sont apparus de manière synchrone à cette période. En diminuant le seuil individuel ODR de 0.573 à 0.410, la sensibilité a augmenté de 42 à 64 % et la spécificité a baissé de 97 à 88 % (gold standard : excrétion larvaire). Les valeurs de l'ELISA MSP sur lait de tank, basses et stables au printemps (0.108 à 0.140), ont atteint 0.301, début juillet, tout en restant en dessous du seuil de positivité (0.410). Ces résultats sont cohérents avec la littérature et incitent à poursuivre les travaux sur le développement des outils ELISA MSP dans le dépistage précoce de la dictyocaulose bovine clinique.