Objectifs. Mettre au point la technique d’empreinte conjonctivale (EC) chez des chiens sains et atteints de kératoconjonctivite sèche (KCS) dysimmunitaire. Mener l’étude pilote d’un nouveau collyre vétérinaire (nommé collyre X) dans le traitement des KCS dysimmunitaires canines, et utiliser la technique d’EC pour en évaluer l’efficacité. Méthodes. Après un examen oculaire complet, des chiens atteints de KCS dysimmunitaire ont été recrutés dans le protocole d’essai clinique du collyre X. Les animaux sont ensuite suivis cliniquement à 1, 3 et 6 mois de traitement. Des EC ont été réalisées sur des chiens cliniquement sains, ainsi que sur les chiens malades de l’étude pilote. Certaines EC ont été colorées au crésyl violet ou à l’hématoxyline/acide périodique de Schiff, d’autres ont été extraites et comptées en cytométrie de flux (CMF), d’autres enfin ont été analysées par immunocytochimie (utilisation d’anticorps dirigés contre la vimentine, la mucine MUC5AC, et le complexe majeur d’histocompatibilité de classe 2 (CMHII) canin). Résultats. L’étude clinique ne montre pas d’efficacité notable du collyre X sur les chiens atteints de KCS. Concernant les EC des yeux sains, on observe une faible densité cellulaire, une desquamation majoritaire de type éléments isolés (et petits placards pluristratifiés pour un quart des yeux), peu de mucus, des mucocytes de type 1 majoritaires, peu ou pas de cellules inflammatoires infiltrant le mucus et l’épithélium, ainsi que quelques cellules kératinisées isolées sur un quart des yeux. Sur les EC des yeux malades, on observe une forte densité cellulaire, une desquamation en feuillets monostratifiés, une perte des jonctions intercellulaires marquée, un mucus abondant, des mucocytes de type 2 majoritaires, de nombreux PNN infiltrant le mucus et l’épithélium, ainsi que des lésions de métaplasie squameuse, parfois associées à de l’hyperplasie. Concernant la CMF, le nombre de cellules extraites des EC est insuffisant pour être analysé. L’analyse immunocytochimique révèle la présence d’un tapis cellulaire riche sur toutes les empreintes de chiens sains et malades. Les premiers essais d’analyse immunocytochimique révèlent la bonne affinité des anticorps antivimentine et anti-MUC5AC utilisés. Conclusions. L’analyse cytologique multiparamétrique permet de détecter des lésions conjonctivales chez des animaux cliniquement sains, ainsi que d’évaluer le degré d’altération épithéliale sur des EC d’animaux atteints de KCS. L’étude clinique du collyre X montre une insuffisance d’effet thérapeutique, et, même si elles sont partielles, les premières analyses d’EC ne révèlent pas d’amélioration des paramètres cytologiques étudiés, suite à l’administration du collyre.

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