La surveillance syndromique est une méthode de surveillance épidémiologique développée depuis les années 2000. Elle est fondée sur la collecte et l'analyse de données de santé n'exigeant pas une confirmation par diagnostic de laboratoire. De nombreux projets, en santé humaine et vétérinaire, illustrent les possibilités d'utilisation du concept : en France par exemple, le système SURSAUD (Surveillance Sanitaire des Urgences et Décès) dans le secteur médical et le projet OMAR (Observatoire de la Mortalité des Animaux de Rente) dans le secteur de la production animale. La méthode HDSS (Health and Demographic Surveillance System ou système de surveillance démographique et syndromique) est un cas particulier de surveillance syndromique développé pour appréhender la situation démographique et sanitaire de populations humaines défavorisées dans les pays du Sud. Le travail personnel a porté sur la mise en place d'un HDSS dans le cheptel bovin en élevage sédentaire d'une communauté rurale en Afrique du Sud (province du Mpumalanga). Les objectifs à long terme du projet étaient de mesurer la productivité, suivre la situation sanitaire du cheptel bovin et fournir une plateforme pour tester des interventions visant à optimiser le système d'élevage traditionnel. La population d'étude comportait environ 4 000 animaux de race N'guni et Brahman, répartis en troupeaux de 11 têtes en moyenne. Chaque animal était identifié individuellement lors de son entrée dans la population. Les évènements démographiques et les épisodes de maladie observés par l'éleveur étaient collectés de manière hebdomadaire, lors de l'inspection par le technicien des Services Vétérinaires. Différents outils ont été mis en place pour améliorer la collecte des données : formulaires électroniques remplis sur un téléphone portable, aide-mémoire pour les éleveurs et réunions de restitution notamment. Les taux démographiques et épidémiologiques de base (taux de mortalité, taux de vêlage, taux d'exploitation, taux de prévalence) ont été calculés à titre d'exemple sur la période initiale de fonctionnement du système de surveillance. Celle-ci se situant pendant la saison sèche qui n'est pas représentative du cycle annuel, les taux estimés de mortalité, de vêlage et de prévalence des épisodes de maladie restaient faibles : respectivement 0,017, 0,32 et 0,084 par an. La participation des éleveurs était le principal facteur limitant du système.