La rage est une zoonose négligée ayant un impact majeur sur la santé publique dans la plupart des pays en voie de développement, qui cause, selon les déclarations à l’OMS, très sous-estimées au demeurant, la mort de plus de 70 000 personnes par an dans le monde, particulièrement au sein des communautés pauvres rurales isolées et dont les principales victimes sont les enfants de moins de 15 ans. Le chien en est le réservoir majeur et est à l'origine de la grande majorité des cas de contamination de l'Homme, particulièrement dans les pays où les populations canines errantes et divagantes sont présentes. Cette étude s'intéresse donc au rôle de ces populations dans l'enzootie de la rage canine et à leur impact sur la rage humaine, afin d'analyser les actions à mettre en place sur ces populations pour augmenter le succès de la lutte contre la rage, en se fondant sur certains programmes existants. Les différentes catégories de populations canines, leur écologie et leurs interactions avec l'Homme et entre ces populations, conditionnent les méthodes de lutte à mettre en place pour interrompre la circulation du virus. C’est pourquoi il est capital d’inclure, parmi les composantes jouant un rôle majeur dans la lutte pour l'élimination de la rage canine, le suivi des populations canines, leur vaccination de façon efficace et suffisante, le contrôle de leur reproduction et de leur environnement, ou leur élimination. Chacun de ces aspects doit être adapté au contexte, et le succès de l'éradication de la maladie dépend fortement de la collaboration des différents acteurs de cette lutte, à l'échelle internationale par l’implication d'institutions comme l'OMS, à l'échelle nationale par la coopération entre les différents services gouvernementaux, et à l'échelle locale par l'implication de la communauté. Plusieurs programmes mis en place dans des pays en voie de développement suivant ces principes ont déjà permis une diminution significative de l'incidence de la rage canine et humaine mais il s’agit d’actions de longue haleine qui supposent leur maintien dans la durée, et doivent donc faire face à, voire anticiper, l’éventuelle lassitude des acteurs