Les pyodermites canines sont des infections cutanées à bactéries pyogènes. De par leur présentation clinique variée et malgré une unicité étiologique (prédominance de Staphylococcus pseudintermedius), leur importance est variable : de la formation de quelques croûtes, à la mise en jeu du pronostic vital par septicémie. Dans un premier temps, une étude, réalisée sur six Beagles, valide l’utilisation du test à la phytohémagglutinine A et montre son caractère reproductible, permettant l’appréciation aisée, au chevet du patient, des capacités de la réponse immunitaire cellulaire de l’animal. Dans un second temps, une étude, prospective, évalue le rôle méconnu des immunosuppresseurs dans l’apparition de pyodermites canines, chez dix chiens atteints de lymphomes ou de leucémies et traités à l’aide d’une chimiothérapie ou d’une corticothérapie. Avec la volonté de qualifier, au préalable, le statut immunitaire des chiens de l’étude, cette dernière montre, grâce au test à la phytohémagglutinine A, que leur système immunitaire cellulaire est déprimé. Cependant, les examens choisis pour évaluer la réactivité du système immunitaire humoral ne permettent pas de conclure. Il semblerait que les immunosuppresseurs ne favorisent pas, ou que rarement et modérément, les pyodermites cliniques et la multiplication de la population bactérienne à la surface cutanée puisqu’il n’existe pas de différence significative concernant la prévalence des pyodermites entre des chiens sains et des chiens atteints de lymphomes ou de leucémies, traités par corticothérapie ou chimiothérapie : seulement trois des dix chiens de l’étude ont développé des lésions compatibles avec des pyodermites.