Le coumatétralyl est un anticoagulant antivitamine K très utilisé pour lutter contre les rongeurs, dont Rattus tanezumi/R3 qui peuplent les palmeraies en Indonésie. Ces rats y causent d'importantes pertes économiques dans la filière de l'huile de palme. Un contrôle de cette population est donc nécessaire et le coumatétralyl a été massivement utilisé. Or dans certaines zones, de fortes résistances à cet antivitamine K ont pu être observées. Il existe deux grandes catégories de résistance : la résistance de cible et la résistance métabolique. La première, la plus documentée, n'a pu être reliée convenablement à la résistance observée. Une résistance métabolique est donc fortement suspectée. Cette étude s'intéresse donc au métabolisme du coumatétralyl pour essayer de comprendre ce mécanisme de résistance. Basée sur l'utilisation de la spectrométrie de masse, elle a permis de montrer que les principaux métabolites formés lors des réactions de phase I sont des hydroxycoumatétralyl, dont deux sont largement majoritaires et que ces réactions d'hydroxylation sont principalement réalisées par les cytochromes CYP 3A1 et CYP 3A2. Les réactions de phase II apparaissent, quand à elles, peu impliquées dans l'élimination urinaire du coumatétralyl. Grâce aux découvertes réalisées sur les voies métaboliques du coumatétralyl, il serait maintenant possible de confirmer in vivo l'existence d'une résistance métabolique chez les rats indonésiens. Il s'agirait seulement du 3ème cas de résistance métabolique aux antivitamines K documenté chez le rat.