Dans une prernière partie, I'auteur réalise une étude bibliographique sur la persistance du canal artériel (PCA) du chien. Dans une seconde partie, une étude rétrospective portant sur 97 cas de PCA diagnostiqués à I'Unité de Cardiologie d'Alfort (UCA) entre 2001 et 2014 est exposée. Le canal artériel est une communication entre l'aorte et le tronc pulmonaire qui se ferme dans les premières heures après la naissance. Ce canal est présent durant la vie foetale et permet de shunter le sang de la circulation pulmonaire, les poumons étant non fonctionnels. Lorsque cette communication persiste au delà des premiers jours de vie, elle constitue alors une anomalie cardiaque congénitale appelée PCA, à l'origine d'une cornmunication entre les circulations systémique et pulmonaire. De nornbreuses races canines sont prédisposées à cette cardiopathie (Caniche, Bichon, Jack RusselTerrier, Yorkshire Terrier en particulier). Les femelles sont souvent plus atteintes que les mâles. Dans la majorité des cas, la PCA est à l'origine d'un shunt gauche-droite entre les deux artères, pouvant entrainer une surcharge volumique (dilatation atriale et/ou ventriculaire gauche), puis une insuffisance cardiaque congestive gauche. Le principal signe clinique est alors un souffle systolodiastolique continu basal gauche pouvant être associé à des syrnptômes fonctionnels comme l'intolérance à I'effort, la toux et la dyspnée. L'examen écho-Doppler permet la visualisation du canal artériel et l'évaluation de ses conséquences (dilatation(s) cavitaire(s) pouvant être associée(s) à une diminution de I'inotropisme). L'occlusion chirurgicale ou interventionnelle du canal constitue le traitement de choix de la maladie. Les objectifs de l'étude rétrospective présentée ici étaient de détenniner les caractéristiques épidérniologiques, cliniques, écho-Doppler et pronostiques de la PCA diagnostiquée chez le chien à I'UCA entre 2001 et 2014 par un opérateur entrainé et selon un protocole validé. Les 97 chiens inclus dans l'étude ont été classés selon les stades cliniques définis par l'International Small Animal Cardiac Health Council(ISACHC). Les résultats obtenus confirment la prédisposition, précédemment décrite, de certaines races et mettent aussi en évidence d'autres races à risque, d'origine française, comme le Berger des Pyrénées et le Coton de Tuléar (odds ratios de 11,41 et 8,1 respectivement, calculés par rapport à une population de référence ayant inclus 81 667 chiens). L'étude démontre également que le diamètre de l'ostiurn pulmonaire, la longueur du canal artériel, le rapport atrium gauche sur aorte, la fraction de raccourcissement, les épaisseurs des parois libres du ventricule gauche et du septum interventriculaire en diastole et en systole indexés au poids corporel des animaux sont significativement différents entre les chiens de stade ISACHC l et ceux de stades ISACHC ll et III. Enfin, en prenant en compte la mort cardiaque, les chiens ayant bénéficié d'une occlusion du canal artériel avaient un taux de survie significativement plus long (81 %) que ceux non opérés (68 %), bien que les chiens non opérés pouvaient avoir une durée de vie parfois acceptable (jusqu'à 15 années pour I'un d'entre eux).

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