La confrontation chez le chien et chez le chat à des situations cliniques particulières et nouvelles évoquant un hypercorticisme au sens large (syndrome de Cushing, hyperminéralocorticisme primaire, ou syndrome génito-surrénal) et dans lesquelles les dosages d’hormones stéroïdes classiquement utilisés (cortisol, aldostérone) ne sont pas diagnostiques a suscité depuis une quinzaine d’années un intérêt chez ces espèces pour les dosages d’hormones sexuelles et de précurseurs stéroïdes (17-hydroxyprogestérone, androstènedione…) sécrétés par les corticosurrénales. Ce travail fait le point sur l’ensemble des données publiées concernant ces dosages afin de répondre aux questions suivantes : Ces dosages constituent-ils de nouveaux outils biologiques pertinents chez le chien et chez le chat ? Permettent-ils de diagnostiquer de nouvelles formes clinico-biologiques émergentes d’hypercorticisme chez ces deux espèces ? De cette synthèse bibliographique se dégage un manque certain de pertinence de ces dosages, de fait très peu disponibles chez le chien et chez le chat. D’une part, le nombre d’indications de ces dosages est très restreint. D’autre part, le manque de données concernant ces dosages, qui n’est que le pendant logique de leur manque d’indications, rend leur interprétation délicate. Si les rares cas décrits chez le chat de syndrome génito-surrénal dont le diagnostic repose sur le dosage d’hormones sexuelles et ou précurseurs stéroïdes semblent constituer une forme clinico-biologique émergente d’hypercorticisme dans cette espèce, leur pathogénie reste non élucidée. Il n’est pas clair si les cas de syndrome de Cushing « atypiques » dont le diagnostic repose sur le dosage d’hormones sexuelles et ou précurseurs stéroïdes constituent une nouvelle forme clinico-biologique de syndrome de Cushing où le cortisol n’aurait pas d’implication physiopathologique.