L’ouvrage de Jacques de Solleysel est emblématique de l’hippiatrique du XVIIe siècle. Par son volume, le caractère exhaustif des descriptions qu’il recèle, il constitue le témoignage sur la médecine savante du cheval à un moment où l’équitation, l’art du manège, connaissait un grand développement. Ce mémoire décrit les grands principes sous-tendant le traitement des maladies des chevaux et recense les substances qui étaient assemblées dans les recettes des hippiatres du Grand Siècle, le traitement visant toujours à rétablir l’équilibre entre les quatre humeurs, à amoindrir l’humeur prédominante, à renforcer les humeurs déficitaires. La purgation reposait sur l’usage de substances qui étaient corrigées par d’autres, sensées annihiler leurs effets indésirables, l’ensemble étant administré au cheval par voie orale. Les lavements se faisaient de la même façon que chez l’Homme, par introduction des mélanges thérapeutiques par voie rectale. Un très grand nombre de plantes médicinales était utilisé dans le traitement des chevaux et entrait dans la composition de multiples remèdes, quel que soit l’appareil touché par l’affection. Que reste-t-il de ces pratiques, trois siècles et demi après la publication de l’ouvrage ? Peu de choses dans la pratique conventionnelle, mais cette médecine qui fut moquée par Molière laisse encore son empreinte dans notre société contemporaine. Il n’est pas rare, en parcourant internet, en lisant des slogans liés à des pratiques moins éloignées de cette médecine traditionnelle, de voir vivre ces concepts que l’on ne relie pas toujours à une médecine ancestrale, à l’image de l’écorce de saule blanc, parfois recommandée pour traiter les états fébriles pour des raisons identiques à celles évoquées par Solleysel.

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