Salmonella enterica subsp enterica serovar Abortusovis est une cause majeure d’avortements chez les petits ruminants domestiques. La colonisation du placenta par la bactérie provoque l’avortement ainsi que de la morbidité et de la mortalité néonatale. Dans ces espèces, la contamination de l’environnement par l’agent pathogène est permise par une excrétion vaginale massive de ce dernier en période post-partum. En Europe, des études sur les petits ruminants domestiques montrent une prévalence élevée d’infection à Salmonella Abortusovis. L’infection a un impact sur le succès reproducteur du Chamois (Rupicapra rupicapra) et sa transmission est possible entre les petits ruminants domestiques et les caprins sauvages alpins. Suite à la survenue de multiples problèmes reproducteurs sur la population de Bharals (Pseudois nayaur) de la Ménagerie du Jardin des Plantes (MJP) de Paris, des analyses sérologiques ont révélé une infection par Salmonella Abortusovis. Le but de cette étude est de déterminer l’implication de cette bactérie dans la survenue de problèmes reproducteurs au sein d’une population de Caprini sauvages maintenus en captivité et d’envisager la mise en place d’un plan de lutte afin de protéger cette population de la maladie. L’étude a été effectuée sur les Caprini de la MJP et du Parc Zoologique et Botanique de Mulhouse (PZBM). Un dosage sérologique par micro-titration des anticorps dirigés contre Salmonella Abortusovis été réalisé sur 202 individus (MJP: 31 sera prélevés en 2014 et 100 sera provenant de la sérothèque (2003-2014) / PZBM : 11 sera prélevés en 2015 et 99 sera provenant de la sérothèque (2003-2015)). Les proportions respectives d’individus séropositifs à la MJP et au PZBM ne sont pas significativement différentes. Des mâles comme des femelles ont été trouvés positifs. La moyenne d’âge des individus séropositifs est de 6,7 ans et n’est pas significativement différente de la moyenne d’âge des individus négatifs (5,4 ans) (p=0.08). Les résultats de notre étude semblent indiquer que Salmonella Abortusovis circule au sein de l’échantillon étudié et qu’elle peut être la cause de problèmes reproducteurs au sein de ces espèces. Cependant, il faudrait recourir à une étude à plus grande échelle pour pouvoir étendre nos conclusions à la population générale de Caprini sauvages maintenus en captivité. Nous avons tout de même réussi à montrer une proportion d’individus positifs de 5 %. Les proportions de mâles et de femelles séropositifs sont comparables. Enfin, le Bouquetin de Sibérie (Capra sibirica) et le Bharal semblent être des espèces réceptives voire mêmes sensibles. A ce jour, les tests sérologiques afin de réaliser au mieux un suivi de population ne sont plus disponibles. La vaccination peut être envisage dans certains cas, et notamment lorsqu’une population d’individus protégées est mise en péril par la maladie. Enfin, en l’absence de connaissances plus approfondies, les moyens de lutte consistent principalement en des mesures hygiéniques et prophylactiques (existence d’un vaccin disponible à l’importation). La lutte en phase aiguë n’est pas réellement documentée mais un traitement antibiotique est généralement réalisé.

Emprunt/Réservation

Y Réserver