Les poissons cartilagineux ou chondrichtyens (requins, raies et chimères) ont survécu à l'épisode d'extinction massive d'il y a 400 millions d'années grâce à leur exceptionnelle résistance. L'homme a su tirer parti des ressources apportées par ces espèces depuis plusieurs siècles, avec un essor tout particulier en thérapeutique ces dernières années. En effet, plusieurs molécules extraites du corps des chondrichtyens possèdent un fort potentiel. À partir du foie des requins, des aminostérols (dont la presque célèbre squalamine) pourraient être bientôt employés comme une nouvelle classe d'anti-infectieux. D'autres substances hépatiques, les alkylglycérols, seraient utiles associés à des molécules anticancéreuses pour passer la barrière hémato-encéphalique lors de tumeurs cérébrales afin de limiter la toxicité du traitement. L'utilisation des composants spécifiques du système immunitaire spécifiques aux chondrichtyens que sont les cytokines et les anticorps sont un des défis majeurs pour la thérapeutique actuelle : plus résistants, plus petits et facilement couplables, ils peuvent être utilisés pour améliorer l'efficacité vaccinale ainsi que la spécificité des antigènes visés. Les glycosaminoglycanes spécifiques du tégument des poissons cartilagineux ont des activités à la fois anti-coagulante et de stimulation neuronale pouvant être utiles dans le traitement des thombo-embolies ou de la maladie d'Alzheimer. Quant au cartilage des chondrichtyens, il ne sera probablement jamais un anti-cancéreux de choix malgré de nombreux débats houleux à son sujet. Cependant, ses propriétés immunomodulatrices restent à exploiter.

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