Cette étude, menée sur une meute de loups (Canis lupus lupus) captifs composée d’individus présentant des liens de parenté, s’intéresse au bouleversement de l’organisation sociale induit par la perte de la femelle reproductrice. Elle se base sur l’étude de la communication visuelle chez le loup et se concentre ainsi sur l’analyse des comportements agonistiques et affiliatifs au cours de quatre saisons différentes, pendant et hors période de reproduction. Les résultats obtenus montrent une variation des comportements au cours des saisons, une instabilité des relations dyadiques entre les congénères, une absence de hiérarchie de dominance-subordination stable et témoignent du niveau de stress important au sein de cette meute. Les problèmes posés par les contraintes liées à la captivité, notamment l’absence de possibilité migratoire et l’évolution de la meute sur un territoire de petite taille et non choisi, sont ainsi mis en évidence. Ils sont à l’origine d’une forte consanguinité au sein des meutes captives, ce qui pose des problèmes évidents de reproduction. Cela souligne l’importance de la gestion par l’homme de la reproduction sur de telles meutes.