Au sein du groupe des grands félins, le guépard (Acinonyx jubatus), la panthère de l’Amour (Panthera Pardus Orientalis), la panthère longibande (Neofelis nebulosa), la panthère des neiges (Panthera uncia) et le lynx (Lynx lynx wrangeli) sont des espèces en voie d’extinction. De nombreuses organisations sont engagées dans leur protection via des projets de reproduction assistée et de réintroduction en milieu naturel. Depuis 2008, l’Unité de Cardiologie d’Alfort en partenariat avec la Ménagerie du Jardin des Plantes a mis en place un programme de dépistage des cardiopathies chez les grands félins. Ce programme a pour objectif de dépister les cardiopathies chez ces animaux, d’en étudier la prévalence, ainsi que les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et écho-Doppler. Le but de ce travail a été de faire le point sur les résultats de ce programme de dépistage des années 2008 à 2013. A ce jour, 17 guépards, 13 panthères et un lynx ont été inclus. Sous anesthésie générale, un examen clinique général et une échocardiographie couplée à un examen Doppler ont été réalisés. Une dysplasie mitrale et des malformations congénitales des cuspides aortiques à l’origine d’une insuffisance mitrale, présente chez tous les animaux (n=31) et d’une insuffisance aortique, décelée chez 94% des guépards et 62% des panthères ont été diagnostiquées. Une insuffisance tricuspidienne a été détectée chez tous les guépards et 54% des panthères. De même, une insuffisance pulmonaire a été mise en évidence chez 47% des guépards et 38% des panthères. Ces dernières ont été considérées comme physiologiques. D’autres cardiopathies ont été visualisées, notamment une sténose artérielle pulmonaire et une communication interventriculaire associée à une dextraposition de l’aorte, d’origine congénitale, ainsi qu’une hypertension artérielle systémique acquise, associée à une insuffisance rénale chronique. Des traitements chirurgicaux ou médicaux ont été mis en place chez ces derniers. En conclusion, les cardiopathies chez les grands félins captifs sont fréquentes et le dépistage semble indispensable afin d’éviter la reproduction des animaux gravement atteints.