Chez l’espèce canine, les nouveau-nés naissent presque agammaglobulinémiques et sont donc très vulnérables. L’immunité qui leur est apportée par le colostrum de leur mère est donc une protection essentielle à leur survie. Le transfert passif de l’immunité de la mère au chiot par le colostrum a ici été étudié dans l’espèce canine. L’efficacité de ce transfert repose sur trois catégories de facteurs de variation : la qualité du colostrum, définie par sa concentration en immunoglobulines G (IgG) ; le volume de colostrum ingéré par le chiot ; l’efficacité de l’absorption intestinale des Ig par le chiot. Dans une population de 45 chiennes et 108 chiots de 13 races différentes, les facteurs de variation de la qualité du colostrum ainsi que de l’efficacité du transfert passif ont été étudiés. Les concentrations en IgG ont été dosées dans le sang et le colostrum des mères à J1, ainsi que sur le sang des chiots à J2. Notre étude montre que la qualité du colostrum est très variable entre les chiennes ainsi qu’entre les paires de mamelles d’une même chienne ; quant à l’efficacité du transfert passif, elle est influencée par le poids à la naissance du chiot et la concentration sérique en IgG de la mère. De même, la croissance du chiot aux cours des deux premiers jours de sa vie a un lien fort avec l’efficacité du transfert de l’immunité. Enfin, le taux sérique en IgG des chiots à J2 est directement lié au risque de mortalité et de morbidité au cours des 3 premières semaines. Il semble donc important d’améliorer l’efficacité du transfert passif afin de diminuer le taux de mortalité néonatale. Pour ce faire, la quantité et la précocité de la buvée de colostrum sont plus important que la qualité de celui-ci.