La théorie du « marché biologique » procure un cadre conceptuel pour comprendre l’évolution de la coopération, en particulier entre les individus non apparentés. La « sélection de marché » pourrait expliquer ce phénomène, et le mécanisme du choix du partenaire serait un moteur qui faciliterait cette sélection. Pour étayer cette hypothèse, R. Noë et collègues ont imaginé un nouveau modèle expérimental, où il s'agit d'étudier l'influence du choix du partenaire dans un exercice de coopération chez des perroquets de Nouvelle-Zélande : les kéas (Nestor notabilis). Pour ce faire, nous avons entraîné les kéas à utiliser un appareil leur permettant de partager une récompense commune (« bénéfices reçus ») s’ils utilisent une certaine force de traction (« coûts investis »). Après avoir été testé successivement avec deux partenaires différents (situations dyadiques), le sujet devient le « monopoliste » quand il se retrouve en situation triadique : il a le choix entre ses deux anciens partenaires. L’objectif est de savoir si cette situation peut entraîner des modifications dans le taux d’échange des « coûts » et « bénéfices ». Mon travail (de janvier à mai 2013) a consisté à mettre au point les conditions expérimentales de ce protocole : adapter l’appareil aux kéas, entraîner les animaux individuellement, mettre en place une méthode de mesure des coûts et des bénéfices et tester les premières dyades. Nous avons trouvé qu'il existe une grande variabilité dans la manière de « coopérer » d’une dyade à l’autre, liée en partie au type de dyade. Nous avons aussi proposé quelques modifications sur l’appareil pour mieux standardiser les conditions expérimentales, dans le but de tester les triades ultérieurement.

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