Les microARN sont de petits ARN simple brin d’environ 22 nucléotides, dépourvus de queue poly(A) et de coiffe en 3’, qui interviennent dans l’interférence ARN, un mécanisme de régulation post-transcriptionnelle de l’expression des gènes. Ils jouent un rôle majeur dans nombre de fonctions biologiques et forment un réseau sophistiqué dont la dérégulation peut entraîner de multiples affections. Certains virus produisent leurs propres microARN et interagissent avec les microARN cellulaires, régulant ainsi des gènes viraux mais aussi cellulaires, avec trois avantages conséquents : prolongement de la longévité des cellules infectées, échappement au système immunitaire et régulation des phases latente et lytique du cycle viral. Bien que tous les herpès virus n’encodent pas de microARN, la majorité des virus en encodant appartiennent à cette famille, dont une caractéristique majeure est la latence, durant laquelle l’expression du génome viral doit être minimale. Il existe ainsi des interactions complexes entre les cellules infectées, le système immunitaire, mais aussi les transformations oncogènes, dans lesquelles les microARN viraux et cellulaires ont un rôle non négligeable.