L’objectif de cette étude rétrospective est d’analyser le devenir sportif de chevaux atteints de fracture de la phalange distale, en fonction de l’entité pathologique diagnostiquée, de sa configuration anatomique et de son implication fonctionnelle. Afin d’y parvenir, les performances sportives des 55 chevaux inclus dans l’étude ont été relevées grâce aux bases de données disponibles sur internet pour chaque type d’activité (course de trot, course de galop, compétition FFE), puis analysées en fonction du type de lésion diagnostiquée au CIRALE. L’analyse des résultats a mis en évidence que l’année du diagnostic (toutes lésions confondues), 42% des chevaux ont eu une évolution sportive positive. L’année suivant celle du diagnostic, ce chiffre monte à 60% d’évolution sportive positive et descend à 44% la deuxième année suivant celle du diagnostic. Ces évolutions peuvent s’expliquer par une mise au repos des chevaux à la suite du diagnostic de fracture, puis une reprise de l’activité l’année suivant celle du diagnostic et enfin une rechute de la boiterie dans un certain nombre de cas la deuxième année après le diagnostic ou l’apparition d’autres lésions locomotrices invalidantes. De plus, 41% des chevaux atteints par une fracture de cartilage ungulaire ossifié ont présenté une évolution sportive favorable. Ce chiffre, plus faible que celui attendu, peut s’expliquer par le fait que les fractures diagnostiquées au CIRALE sont particulièrement complexes et impliquent souvent d’autres formations anatomiques, assombrissant ainsi le pronostic sportif. Ce chiffre passe à 53% pour les fractures du corps ou du processus palmaire de la phalange distale. En effet, certaines fractures rentrant dans cette catégorie étant de bon pronostic (comme les fractures marginales), ceci améliore le pronostic par rapport aux fractures de cartilage ungulaire ossifié. Pour les fractures de processus extensorius, l’étude révèle 60% d’évolution sportive positive, soit un bon pronostic sportif, comme décrit dans la littérature.