L’herpèsvirus bovin de type 4 (BoHV-4) est un gammaherpèsvirus qui circule de manière importante parmi les bovins à travers le monde. Identifié depuis 50 ans, les publications françaises restent rares à son sujet. Il infecte les cellules mononuclées sanguines et établit une latence chez l’organisme bovin infecté. Il a été isolé à partir d’individus sains ou présentant une grande variété de symptômes. Son rôle pathogène propre est encore à l’étude, mais il semble préférentiellement engendrer des troubles du tractus reproducteur. En pathologie abortive notamment, son rôle de pathogène secondaire est de plus en plus documenté. Les causes infectieuses des avortements bovins ne sont que peu souvent élucidées en pratique et la recherche du BoHV-4 peut représenter une voie de recherche intéressante. Ce travail s’articule en deux axes majeurs. Une revue de la littérature s’intéresse au BoHV-4 spécifiquement chez les bovins domestiques, et à la conduite des recherches « avortement bovin » en France. Elle fournit une base cognitive aux acteurs de la santé animale et peut participer à leur sensibilisation face à ce virus. Une enquête en ligne, inédite, a été menée auprès de l’ensemble des laboratoires départementaux d’analyse vétérinaires français en 2013 visant à caractériser la recherche du BoHV-4 dans le cadre des protocoles « avortement bovin ». Trente six LDA (sur 56) ont répondu, ils représentent 50 départements (sur 101). L’enquête révèle que les actions standardisées de diagnostic différentiel lors de série avortements bovins sont très variables d’un département à l’autre, le BoHV-4 y est investigué en première intention dans 2 départements, en seconde intention dans 23 départements. Seize départements français, correspondant à 17 % du cheptel adulte bovin, disposent en leur sein des outils diagnostiques pour rechercher le virus. Sa recherche est majoritairement menée depuis moins de 8 ans à l’initiative principale des GDS et vétérinaires praticiens locaux. Les méthodes diagnostiques utilisées sont majoritairement directes, en particulier la PCR. Vingt-six pour cent des LDA confient vouloir s’équiper dans un avenir proche pour rechercher ce virus en routine. Cette étude témoigne des perspectives de développement de la recherche du BoHV-4 dans les départements français et concourt au regain d’intérêt porté par le monde vétérinaire français à l’égard de ce virus.