Au sein des groupes sociaux, les animaux interagissent à travers un réseau social complexe pouvant influencer la diffusion d’agents pathogènes. Traditionnellement, les études épidémiologiques ne prennent en compte que les facteurs environnementaux et physiologiques. Aujourd’hui, l’apparition de l’étude des réseaux sociaux offre de nouveaux outils pour compléter ces études et prendre en compte, en plus des facteurs déjà étudiés, ceux de l’organisation sociale. Cette étude vise à clarifier les liens entre les réseaux sociaux et l’infestation parasitaire. Elle porte sur un groupe de 38 mandrills en semi-liberté dans le centre de primatologie du CIRMF au Gabon. Nous avons (1) défini l’organisation sociale du groupe, (2) caractérisé l’infestation parasitaire, (3) analysé le lien entre la position sociale et l’infestation parasitaire. En ce qui concerne les positions sociales, nous observons une corrélation positive très forte entre la centralité, eigenvector centrality, et la betweenness. L’appartenance à un sous-groupe est, quant à elle, corrélée avec la hiérarchie et la centralité. En ce qui concerne l’infestation parasitaire, les résultats mettent en évidence la présence de 4 genres de parasites, Oesophagotomum, Ancylostoma, Trichuris et Balantidium, au sein du groupe de mandrills avec une corrélation positive entre l’abondance en Oesophagotomum et en Ancylostoma. Cette étude démontre que le lien entre la position sociale et l’infestation parasitaire des individus est variable selon les paramètres étudiés. Nous avons mis en évidence une absence d’effet de la centralité (eigenvector centrality) et de l’appartenance à un sous-groupe sur l’infestation parasitaire. Par contre, une corrélation positive entre la betweenness et l’abondance en Oesophagostomum et Ancylostoma a été mise en évidence. La hiérarchie, elle aussi, paraît corrélée à l’infestation parasitaire puisque l’abondance en Ancylostoma est négativement corrélée au rang hiérarchique pour les mâles.