La gestion des soins aux animaux domestiques repose sur l’éleveur qui décidera des actions à entreprendre, selon les conseils qui lui sont prodigués ou selon ses propres connaissances. Aucune donnée n’existe sur l’attitude des éleveurs de chevaux concernant leur conception de leur élevage, et en particulier, vis-à-vis des infestations parasitaires de leurs animaux. La connaissance de cette attitude face aux parasites digestifs des chevaux est un élément indispensable pour construire une gestion de la santé des équidés optimisée entre éleveurs et vétérinaires. L’objectif de l’étude était de décrire les attitudes des éleveurs de trotteurs face aux infestations parasitaires de leurs chevaux. En 2013, quinze haras situés en Normandie ont été soumis à une entrevue ouverte d’environ trente minutes au sujet de leur conception de l’élevage et de la santé de leurs animaux. Ces entrevues étaient enregistrées puis ensuite retranscrites en fichiers textes afin de pouvoir analyser le contenu des discours. L’analyse était réalisée après plusieurs lectures permettant d’extraire les phrases représentatives du discours. Le logiciel Tropes, outil d’analyse textuelle, a ensuite permis d’étudier trois points qui paraissaient importants : l’élevage de chevaux, les problèmes liés à l’élevage et les infestations parasitaires. Les résultats montrent que le cheval est considéré comme un outil de travail par la majorité des éleveurs et que l’élevage des équidés génère de nombreux problèmes. Chaque éleveur a une pathologie qui lui semble importante mais il y en a une grande diversité d’un élevage à l’autre. Les infestations parasitaires des chevaux ne semblent pas être un souci majeur car elles sont peu corrélées au mot « problème » dans le discours. Selon les éleveurs, un « traitement » « systématique », un « protocole » et une bonne « organisation » sont suffisants pour gérer correctement les infestations parasitaires. Chez la majorité des éleveurs, il y a une grande frustration dans leur organisation car ils manquent de temps pour bien faire leur travail : c’est en partie la raison pour laquelle ils se reposent sur le savoir et les propositions du vétérinaire. Les propositions techniques qui pourraient être faites pour contrôler les infestations parasitaires des chevaux devront donc s’articuler autour de ce désir de traitement simple à mettre en place.