Le shunt porto-systémique congénital est l’anomalie vasculaire hépatique la plus fréquemment rencontrée chez le chien. Ainsi, il est indispensable de pouvoir diagnostiquer cette anomalie au plus tôt afin de la traiter du fait de l’insuffisance hépatique engendrée par cette pathologie. L’insuffisance hépatique est elle-même à l’origine de symptômes divers, les plus remarquables étant neurologiques puisqu’ils peuvent pour le stade le plus important entraîner la mort de l’animal. Après un rappel sur l’anatomie et la physiologie du foie, un travail de synthèse bibliographique est réalisé afin de regrouper toutes les données actuelles sur cette pathologie et sa prise en charge. Cette étude a consisté à réaliser une étude descriptive globale à partir des 96 cas de shunt porto-systémique canin diagnostiqués au Centre Hospitalier Vétérinaire d’Alfort entre le 1er Janvier 2004 et le 31 Juin 2015 et à rechercher des paramètres pouvant influencer la durée de survie des chiens atteints de shunt porto-systémique congénital. Les paramètres étudiés sont : l’hypoabuminémie (< 24 g/L), l’hypourémie (< 0,17 g/L), la diminution de l’hématocrite (< 30 %), le symptomatologie principale (neurologique versus autres), le type de shunt (extra-hépatique versus intra-hépatique), le type de traitement (médical versus chirurgical) et la durée de stabilisation médicale pré-chirurgicale (valeurs seuils de 22 jours et de 30 jours). Sans prise compte de potentiels facteurs de confusion, ces analyses ont permis de mettre en évidence que l’hypoprotéinémie était significativement plus marquée chez les chiens atteints de shunt porto-systémique intra-hépatique que chez ceux atteints de shunt porto-systémique extra-hépatique, que les chiens atteints de calculs au moment du diagnostic étaient significativement plus âgés et qu’il existe une différence significative dans la durée de survie entre les chiens traités médicalement (temps de survie médian de 480 jours) et les chiens traités chirurgicalement (temps de survie médian de 2805 jours).