Chez le chien, la maladie d'Addison est une endocrinopathie rare et relativement mal connue. Elle résulte d'une atrophie ou d'une destruction bilatérale des trois zones du cortex surrénalien, d'origine auto-immune comme chez l'homme, aboutissant à un déficit en minéralo- et glucocorticoïdes. Elle affecte majoritairement les jeunes femelles. C'est une affection chronique évoluant de manière progressive et intermittente, qui est souvent mise en évidence à l'occasion d'une crise aigüe. Les signes cliniques et biologiques sont variés et non spécifiques, rendant le diagnostic différentiel avec des affections plus fréquentes (en particulier gastro-intestinales et rénales) délicat. Son diagnostic représentedonc un véritable défi pour le praticien et nécessite dans l'idéal la réalisation d'un test au tétracosactide d'adrénocorticotropic hormone avant tout traitement, avec mesure des cortisolémies et aldostéronémies basales et après stimulation. Tandis que la gestion de la crise aigüe repose surtout sur une fluidothérapie adaptée et sur l'utilisation de glucocorticoïdes, le traitement d'entretien consiste en une supplémentation mixte en minéralocorticoïdes (pivalate de désoxycorticostérone ou fludrocortisone) et glucocorticoïdes. Le suivi thérapeutique s'effectue par des examens cliniques et biologiques précoces et réguliers. Même si c'est une maladie grave, lorsqu'un traitement adéquat et équilibré est mis en place son pronostic est généralement favorable à condition de sensibiliser le propriétaire sur toutes les mesures à prendre, l'animal devenant extrêmement sensible à toute modification intrinsèque ou extrinsèque.