La tuberculose bovine est une maladie infectieuse contre laquelle la lutte a été initiée il y a une soixantaine d’années, ce qui a permis de réduire considérablement sa prévalence au cours du demi-siècle passé. Elle atteint le système respiratoire des bovins et ses signes cliniques passent actuellement inaperçus, mais son importance sur le plan économique est considérable. La maladie persiste dans certains départements français. C’est le cas notamment en Côte-d’Or où on constate un nombre de cheptels-foyers important. La gestion de ces foyers se faisait depuis 1999 par un abattage total systématique des bovins de l’exploitation, mais l’augmentation de la taille des cheptels associée à la diminution du nombre de bovins infectés par foyer ainsi que les cas de résurgence dans des foyers anciennement assainis par abattage total ont remis à l’ordre du jour la possibilité de pratiquer l’abattage partiel des seuls bovins réagissant aux tests de dépistage. La procédure d’abattage partiel requiert des tests de dépistage ayant une sensibilité excellente afin d’identifier et d’éliminer l’ensemble des bovins infectés le plus rapidement possible. En France, les bovins des élevages-foyers en abattage partiel sont soumis à un protocole de tests prévoyant l’utilisation de l’intradermotuberculination (ID) et du dosage de l’interféron gamma (IFN) en parallèle. Cette étude présente une analyse des résultats du protocole de dépistage en parallèle utilisé en Côte-d’Or entre 2009 et 2013. Elle a été conduite à partir de la base de données de la DDPP21 où étaient renseignés les résultats d’intradermotuberculination et d’interféron des bovins provenant des 78 foyers de tuberculose en abattage partiel entre 2009 et 2013. Pour les cheptels-foyers, qu’ils suivent une procédure d’abattage partiel ou total, les recontaminations sont fréquentes (21 %) et la majorité des foyers sont détectés suite à l’investigation d’une IDC non négative en prophylaxie (90 %). Dans 76 % des cheptels-foyers, on ne trouve pas plus d’un bovin infecté entre le début et la fin de l’APDI. Sur la zone et la période d’étude, 6 402 bovins ont pu être épargnés grâce aux procédures d’abattage partiel, ce qui représente une économie directe importante. Cependant, les durées médiane et moyenne des APDI des cheptels suivant un abattage partiel sont significativement plus élevées que pour les cheptels suivant un abattage total, ce qui engendre des coûts indirects importants. D’autre part, les procédures d’abattage partiel n’aboutissent pas toujours puisque 9 % des élevages ayant entamé une procédure d’abattage partiel ont finalement abattu l’intégralité de leur troupeau. Enfin, l’évaluation de la mise en oeuvre en Côte-d’Or entre 2009 et 2013 de l’utilisation de l’interféron gamma en parallèle de l’intradermotuberculination a permis de montrer que la plus-value apportée par l’IFN semble faible (seulement 1 bovin sur 73 infectés n’aurait pas été détecté sans l’IFN).