La technique de référence pour le traitement de grands défauts osseux segmentaires est l’autogreffe corticospongieuse. La morbidité lié à son prélèvement, son manque de disponibilité chez l’enfant ou lors de chirurgies répétées incite à trouver des techniques alternatives. Le développement de biohybrides combinant le corail et des cellules stromales mésenchymateuses ont déjà montrés de bons résultats, cependant la grande variabilité dans la fusion osseuse les rend encore inférieurs à l’autogreffe corticospongieuse. De même pour des biohybrides combinant le corail et des facteurs de croissance ostéoinducteurs. Nous nous proposons d’étudier ici l’effet de l’ajout de la rh-BMP-2, un facteur de croissance ostéoinducteur, à un biohybride résorbable associant corail Acropora et cellules souches mésenchymateuses autologues dans un modèle métatarsien de défaut osseux critique chez la brebis. La première partie est consacrée à la description des éléments constituants la base de l’ingénierie tissulaire osseuse : mésenchymateuses (CSMs) ostéoprogénitrices et le facteur de croissance ostéoinducteur. La seconde partie est consacrée à l’étude expérimentale des biohybrides implantés en site métatarsien chez la brebis. Seize brebis ont subi une résection chirurgicale métatarsienne de taille critique et les défauts ont été remplacés par (i) des cubes de corail Acropora ensemencés avec des CSMs et de la rh-BMP-2 à faible dose (6 brebis) ; (ii) des cubes de corail Acropora ensemencés avec de la rh-BMP-2 à forte dose (5 brebis) ; (iii) des cubes de corail Acropora ensemencés avec de la rh-BMP-2 à faible dose (5 brebis). Un suivi radiographique postopératoire a été réalisé tous les mois jusqu’au sacrifice, à 4 mois postopératoire. Les implants ont été explantés et analysés par microtomographie, histologie et histomorphométrie. Les résultats ont montré une régénération osseuse plus importante et plus constante pour le groupe associant les CSMs et le facteur de croissance, avec des résultats cependant toujours inférieurs à l’autogreffe corticospongieuse. L’utilisation de doses de rh-BMP-2 plus fortes que celles utilisées dans cette étude ou la maitrise de l’inflammation au sein du défaut constituent le support ostéoconducteur, les cellules stromales des pistes de progrès afin d’atteindre des résultats identiques à ceux obtenus avec l’autogreffe corticospongieuse.

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