La tique créole Rhipicephalus (Boophilus) microplus est endémique des zones tropicales et subtropicales. Parasite hématophage et vectrice de la piroplasmose bovine (anaplasmose et babésiose), elle est encore contrôlée essentiellement de manière chimique pour limiter son impact économique. L’Amérique du Sud, l’Océanie et l’Afrique ont rapporté des résistances de la tique aux acaricides. La situation dans la Caraïbe est très peu connue en dehors des Grandes Antilles où des résistances à une ou deux molécules ont été rapportées, et reste à mieux définir, en particulier dans les petites Antilles où un programme intensif de lutte chimique contre la tique sénégalaise a été organisé pendant une dizaine d’année. Aujourd’hui, les problèmes d’efficacité des acaricides vis-à-vis de la tique créole se font de plus ressentir, notamment en Martinique où les remontées ont été les plus fortes au cours de ces cinq dernières années. Un partenariat s’est ainsi initié entre le GDS de Martinique et le CIRAD Guadeloupe autour d’une étude locale s’inscrivant dans un projet d’intérêt régional « ResisT » (2013- 2015). L’étude épidémiologique des résistances, exploratoire, a pour objectif principal d’évaluer le niveau de résistance de la tique créole dans les élevages bovins adhérents du GDS en Martinique et d’améliorer la connaissance autour des pratiques d’élevage et de contrôle des tiques en particulier. Elle s’est articulée autour de deux axes : un questionnaire d’enquête auprès de 73 éleveurs et un diagnostic in vitro de résistance des tiques au laboratoire (le Larval Tarsal Test réalisé auprès de 16 élevages) récemment mis en place au CIRAD Guadeloupe vis-à-vis de 5 molécules de 3 familles d’acaricides utilisées en Martinique. Les résultats de l’enquête montrent qu’un certain nombre d’éleveurs suivent des pratiques favorables à la prévention de l’installation de résistance aux acaricides. Les résultats du LTT montrent une résistance de la tique créole aux quatre composés acaricides actuellement utilisés en Martinique. 14 élevages sur 16 ont de la résistance à au moins une famille d’acaricide, et on distingue le cas d’un éleveur ayant de la résistance à toutes les familles. Les résultats de l’étude vont être utilisés pour réévaluer les recommandations de lutte pour limiter le développement de résistance en promouvant des solutions alternative à la lutte chimique en fonction des situations rencontrées. Cette étude pilote sera valorisée à l’échelle de la Caraïbe. Les connaissances acquises et les outils de communication développés seront partagés, et les laboratoires intéressés seront formés aux tests de résistance.

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