Une exposition accidentelle ou non de l’oeil à des produits chimiques peut conduire à une irritation passagère voire à des dommages qui peuvent être irréversibles et entrainer une cécité permanente. Les propriétaires sont fréquemment amenés à utiliser des shampooings physiologiques canins pour l’entretien quotidien de leur animal de compagnie. Au cours de cette utilisation, du shampooing peut accidentellement entrer en contact avec les muqueuses oculaires. Chez l’homme, contrairement au chien, la législation impose l’évaluation de l’innocuité des produits cosmétiques dans le but de les classer en fonction de leur potentiel irritant avant toute mise sur le marché. L’évolution des préoccupations éthiques sur l’expérimentation animale a conduit au développement de très nombreuses méthodes alternatives dont le modèle Slug Mucosal Irritation fait partie. Ce modèle utilise une espèce de limace, Arion lusitanicus, dont la production de mucus lors de la mise en contact avec le produit à tester est utilisée comme marqueur toxicologique. Le peu de différences histologiques entre les cornées humaine et canine justifie l’intérêt de ce test chez le chien. Notre étude évalue trois shampooings physiologiques canins à l’aide de ce modèle. Nous nous sommes également intéressés à l’histologie de l’intégument de la limace afin d’observer les effets des shampooings sur les limaces exposées. De plus, des analyses cytologiques et biochimiques du mucus sécrété nous ont permis de confirmer les résultats du test et de l’analyse histologique des limaces. Les résultats indiquent un pouvoir irritant important des shampooings testés, corrélé à des dégâts tissulaires élevés ainsi qu’un mucus produit riche en débris cellulaires et en protéines