La technique de référence pour le diagnostic des endométrites de la vache en post-partum, est actuellement la cytologie, sur la base d'un prélèvement réalisé à l’aide d’une cytobrosse stérile au niveau du corps utérin. Néanmoins, la cytologie n'évalue que l'état de la muqueuse et de plus en un seul site de l'appareil génital. L’objectif de cette étude était double : évaluer la concordance entre les résultats cytologiques et les résultats histologiques et apprécier l’homogénéité de l’inflammation au sein de l'appareil génital. Une étude ex vivo a été réalisée sur 100 utérus collectés à l’abattoir en réalisant deux prélèvements à 4 sites différents de l’utérus (col, corps utérin, corne droite et corne gauche), un pour l’examen cytologique et un pour l’histologie. D’après cette étude, pour un secteur donné, on observe une relation entre la sévérité des notes histologiques et le taux de neutrophiles sur le frottis, et entre la sévérité des notes histologiques et l’augmentation de la proportion de vaches diagnostiquées malades par la cytologie. Néanmoins, la concordance entre les résultats des deux techniques est moyenne (Kcornes utérines=0,56-0,59). Nous avons pu définir un seuil de la note d’histologie pathologique de 3 pour la couche profonde et également de 3 pour la lame entière du corps utérin. L'épithélium, souvent absent des lames, n'est pas indispensable à la notation. En ce qui concerne l’homogénéité de l’inflammation au sein de l’appareil génital, l'histologie et la cytologie montrent toutes deux l'existence de deux compartiments : l'utérus d'une part (corps et les deux cornes) et le col d'autre part. Les taux de neutrophiles des deux cornes et du corps utérin sont fortement concordants (K=0,63-0,75), les notes histologiques de ces secteurs sont fortement à très fortement concordantes (K=0,64-0,87). Au contraire, les taux de neutrophiles du secteur utérin (cornes et corps utérin) et ceux du col ne sont que faiblement concordants (K=0,28-0,37) et les notes d’histologie sont légèrement à moyennement concordantes (K=0,25-0,44). Quant à l’homogénéité au sein de la paroi utérine (entre l’épithélium et les couches profondes), elle a été évaluée par l’examen histologique qui a montré une forte concordance entre eux, uniquement pour le secteur utérin (K=0,67-0,74). En conclusion, la cytologie ne reflèterait pas de façon convenable l’inflammation de la totalité de la paroi. Néanmoins, une étude complémentaire entre les résultats de l'examen histologique et les performances de reproduction de la vache serait indispensable pour fixer une note seuil définissant un état inflammatoire pathologique. Ce travail montre également le clivage de l'appareil génital en termes de statut inflammatoire entre le secteur cervical et le secteur utérin : en pratique, il n'est donc pas possible de substituer un prélèvement cervical à un prélèvement endométrial, plus complexe à réaliser.