La maladie d’Addison, ou hypocorticisme primaire est une maladie basée sur un déficit hormonal en corticoïdes dont l’origine principale est une destruction auto-immune du cortex surrénalien. Cette maladie, assez sporadique, se présente sous la forme d’épisode(s) de crise aiguë caractérisée par une forte déshydratation, un abattement, des troubles digestifs et des signes cliniques frustres. La crise initiale aiguë constitue le plus souvent une urgence médicale nécessitant une hospitalisation. Un traitement médical est alors nécessaire et se base sur une supplémentation en gluco et minéralocorticoïdes. En France, jusqu’à récemment, seuls deux minéralocorticoïdes étaient disponibles : l’acétate de fludrocortisone et l’acétate de désoxycorticostérone (DOCA). Aucune étude n’a à ce jour comparé l’efficacité de ces deux molécules et les cliniciens basent bien souvent leur choix sur des critères pratiques. Notre étude rétrospective visait à comparer un groupe de 9 chiens traités par de la fludrocortisone et un groupe de 26 chiens traités par de la DOCA. Pour ce faire, les délais d’hospitalisation, de correction des troubles électrolytiques (hyperkaliémie et hyponatrémie), d’arrêt des troubles digestifs, de stabilisation cardio-vasculaire et de reprise d’appétit ont été calculés et comparés entre les deux groupes. Une seule différence significative brute a été montrée entre les deux groupes : la durée d’hospitalisation totale était significativement plus longue pour le groupe traité par de la fludrocortisone que le groupe traité par de la DOCA (120h contre 87h avec P=0,019). Néanmoins, ce résultat a été entaché d’un facteur de confusion potentiel : la kaliémie initiale du groupe traité par de la fludrocortisone étant significativement plus haute que celle du groupe traité par de la DOCA (8mmol/L contre 7,3mmol/L avec P=0,011,) ce qui aurait pu expliquer que ce groupe de chiens soit hospitalisé plus longtemps, même si sa kaliémie s’est en fait stabilisée dans le même temps que celle de l’autre groupe. Notre étude ne permet donc pas de répondre de manière claire à la question posée initialement sur la hiérarchie d’efficacité entre les deux MC disponibles en France. Pour ce faire, il faudrait élargir l’échantillon en étendant le recrutement à d’autres centres hospitaliers vétérinaires ou réaliser un essai clinique prospectif randomisé sur plusieurs années avec attribution aléatoire de la molécule utilisée.