Nous fêtons en 2016 les 250 ans de l’ouverture de l’École vétérinaire d’Alfort. L’objet de ce travail était de mener une étude historique puis statistique des caractéristiques des premiers élèves de l’École vétérinaire d’Alfort, de son ouverture en 1766 jusqu’en 1796. Dans son Règlemens pour les Écoles royales vétérinaires de France, Claude Bourgelat insistait sur l’origine sociale de ses élèves : il ne voulait aucun bourgeois, qu’il considérait comme incapables de se plier à la discipline militaire de son école et trop faibles pour l’Art vétérinaire. Les élèves devaient avoir entre 16 et 30 ans à leur admission à Alfort et devaient y passer au moins trois années pour pouvoir obtenir leur brevet d’Artiste vétérinaire. A leur sortie, ils étaient mandatés pour combattre les épizooties sévissant dans leur province (peste bovine, fièvre aphteuse, charbons ...). Dans un second temps, 1 140 élèves entrés à Alfort entre 1766 et 1796 ont pu être répertoriés à partir de cinq « Contrôles de l’École vétérinaire d’Alfort », registres manuscrits déposés aux Archives départementales de Créteil. Ils mentionnent de nombreuses informations sur les élèves et leur exploitation était encore inédite ; on y trouve leur identité, leur âge d’entrée, leur province d’origine, leurs années d’entrée et de sortie, leur mécène, les matières acquises et des commentaires sur leurs moeurs, assiduité aux études et parfois leurs missions et avenir en tant qu’Artiste vétérinaire. Cinq catégories de mécènes ont été mises en évidence : la province d’origine (58 %), le père ou la famille (16 %), le roi (armée, gendarmerie etc.) (19 %), un particulier (4 %) ou encore une province étrangère (3%). Sur la période, les provinces d’origine et de financement les plus représentées étaient l’Ile-de-France (12,3 %), la Normandie (12,1 %), la Champagne (7,2 %) et la Bourgogne (6,6 %), toutes de grandes régions d’élevage. Aucune corrélation statistique avec les grands pics d’épizooties en France retenus pour cette étude et l’envoi d’élèves par les provinces touchées n’a pu être mise en évidence. 5 % des élèves inscrits dans les registres étaient envoyés par des provinces étrangères, principalement l’Allemagne (21 %), la Suisse (21 %), l’Italie (15 %), la Belgique (12 %) et l’Espagne (8 %). 13,4 % des élèves inscrits dans les registres avaient un statut militaire. L’âge moyen d’entrée par année sur les trente-et-une années étudiées a fluctué entre 18 et 25 ans, avec des écarts observés allant de quelques heures ou mois (fils de Chabert, Bourgelat et Bredin) à 45 ans. La moyenne entre 1766 et 1796 était de 21 ans à l’admission. La durée d’études à Alfort allait de moins d’un an à plus de dix années passées à l’École, la moyenne entre 1766 et 1796 étant de trois années d’études, comme le préconisait Bourgelat.

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