En médecine vétérinaire, les fentes labio-palatines congénitales sont peu fréquentes mais ne sont néanmoins pas rares chez les races Brachycéphales (7.9% des chiots) et entrainent de lourdes pertes pour les éleveurs. Leur développement durant la période embryonnaire est un mécanisme complexe d’origine multifactorielle. Les carences en acide folique, apporté dans l’alimentation, en font partie et sa complémentation permet de réduire la fréquence d’apparition de cette malformation. Le diagnostic en médecine humaine peut être réalisé par échographie, mais celui-ci apparait compliqué, voire impossible, dans l’espèce canine. Une augmentation de la concentration totale en homocystéine, acide aminé soufré intervenant dans le cycle des folates, est observée dans le plasma chez la femme pendant la grossesse en présence d’un foetus atteint de la déformation et dans le liquide amniotique lors d’anomalie du tube neural. Au cours de cette étude clinique, la mise en place d’un test enzymatique à trois réactifs a permis de doser, sur 35 chiennes, toutes races confondues : 28 homocystéinémies chez la lice en fin de gestation et 110 concentrations en homocystéine dans le liquide amniotique des chiots. 26.7% des portées de Bouledogues français ont présenté au moins une fente labio-palatine. L’homocystéinémie obtenue est de 4.5±0.34 ?mol/L. Une différence significative de l’homocystéinémie entre les races de petites tailles et de grandes tailles a été mise en évidence ; et des moyennes plus élevées ont été observées avec l’âge, l’urémie et la créatinémie. Les concentrations obtenues dans le liquide amniotique présentent une grande variabilité et sont significativement plus élevées chez les foetus femelles. Le faible effectif ne permet pas de conclure quant à la présence de changement de concentration en homocystéine en cas de fentes. La mise en place de cette analyse enzymatique pourrait permettre de donner des valeurs de références chez l’espèce canine et de poursuivre cette étude.