Chez les bovins, la placentation épithéliochoriale empêche le transfert des immunoglobulines (Ig) de la mère au foetus lors de la gestation. Le nouveau-né naît donc agammaglobulinémique et doit ingérer du colostrum maternel pour acquérir une immunité passive. Le colostrum est composé d'une phase aqueuse, contenant du lactose, des minéraux et des protéines solubles (dont les principales sont les Ig), d'une fraction caséinique et d'une fraction lipidique. Lorsque du colostrum de bonne qualité, contenant plus de 50 g.L-1 d'Ig, n'est pas disponible, les éleveurs peuvent avoir recours à des succédanés dont l'éfficacité est généralement limitée. Les mécanismes intervenant dans l'absorption intestinale des Ig sont mal connus. Toutefois, le défaut de transfert d'immunité passive observé lorsque des Ig colostrales sont administrées seules suggère que d'autres facteurs sont impliqués. Dans ce contexte, nous avons participé au projet Colostrinov dont l'un des objectifs était d'identifier la phase colostrale facilitant le transfert des Ig. Nous avons administré différents sérocolostrums fabriqués par l'INRA UMR 1253 STLO (Rennes, France) selon un procédé innovant à des veaux nouveau-nés et nous avons suivi la concentration sérique en IgG chez ces animaux pendant 15 jours. Aucun des sérocolostrums que nous avons testés n'a permis d'obtenir un transfert d'immunité équivalent à celui obtenu avec du colostrum naturel. En outre, les résultats suggèrent que le ou les facteurs favorisant l'absorption des Ig ne se trouvent ni dans la phase soluble, ni dans la phase caséinique du colostrum.