Le glaucome félin représente un véritable défi à la fois diagnostique et thérapeutique. A l’heure actuelle, la littérature recense peu d’études cliniques sur le glaucome dans l’espèce féline (Ridgway and Brightman 1989; Walde and Rapp 1993; Blocker and Van Der Woerdt 2001). Cette enquête de cohorte avait pour objectif d’étudier les éventuelles associations statistiques commémoratives, anamnestiques, étiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et le délai de survenue de la normalisation de la pression intraoculaire. L’enquête rétrospective était réalisée sur 29 chats atteints de glaucome diagnostiqués entre 2013 et 2015 puis suivis et traités médicalement par le service d’ophtalmologie du Centre Hospitalier Universitaire d'Alfort. Chez les chats de la cohorte, il existait une association statistique significative entre existant chez les chats atteints de glaucome entre des caractéristiques la présence d’une buphtalmie et le délai de survenue de la normalisation de la pression intraoculaire (p logrank = 0,05). La normalisation de la pression intraoculaire survenait plus rapidement chez les chats non buphtalmes. Par ailleurs, chez les chats de l’échantillon n’ayant pas reçu préalablement de traitement anti-glaucomateux, il existait une association statistique significative entre la pression intraoculaire initiale (≤ 47 mmHg ou > 47 mmHg) et le délai de survenue de la normalisation de la pression intraoculaire (p logrank = 0,02). La normalisation de la pression intraoculaire survenait plus rapidement chez les chats dont la pression intraoculaire initiale était inférieure ou égale à 47 mmHg. De telles associations n’avaient encore jamais été mises en évidence dans la littérature à la connaissance des auteurs. Dans cette enquête de cohorte, l’existence d’une censure informative liée au traitement chirurgical du glaucome entraînait certainement une sous-estimation du temps de survie (ou temps de guérison) médian. De plus, le pourcentage élevé de chats perdus de vue (17 %) conduisait à s’interroger sur une éventuelle censure informative supplémentaire mésestimant le temps de survie médian. L’inférence statistique à la population féline médicalisée de France présentée à un service vétérinaire spécialisé en ophtalmologie était remise en cause par ces possibles censures informatives.