Les affections des cavités nasales chez le chien et le chat vont du simple corps étranger nasal à la tumeur maligne envahissante avec des signes cliniques bien souvent identiques. Une des premières questions que le clinicien est amené à se poser est : cet animal présente-il une affection grave et de mauvais pronostic ? Les avancées récentes en matière d'imagerie médicale et d'endoscopie ont amélioré notre capacité à répondre à cette question en utilisant des méthodes diagnostiques « non invasives » (examen tomodensitométrique, résonance magnétique nucléaire) ou « minimalement invasives » (biopsies sous contrôle endoscopique). Dans le cas des tumeurs des cavités nasales, la radiothérapie externe reste sans aucun doute le traitement de choix, la chirurgie n'ayant qu'une indication limitée aux tumeurs bien circonscrites et sans ostéolyse. Le geste chirurgical apparaît également réduit dans le traitement de l'aspergillose nasosinusale et bien souvent limité à une simple trépanation des sinus frontaux. Cependant, l'intervention chirurgicale reste une option valable pour le retrait d'un corps étranger inaccessible par endoscopie, le traitement d'une rhinosinusite chronique idiopathique réfractaire au traitement médical, l'exérèse d'un polype nasopharyngien ou la fermeture d'une fistule oronasale. Plusieurs abords et techniques opératoires sont décrits, allant du simple abord par rhinoscopie à la turbinectomie complète par voie ventrale ou dorsale. La rhinotomie ventrale présente un avantage esthétique et réduit le taux de complications comparée à une rhinotomie dorsale. Lors d'atteinte des sinus sur les examens d'imagerie, une ouverture des sinus est pratiquée (seule ou conjointement à une rhinotomie dorsale) pour une oblitération sinusale, une décompartimentalisation ou un élargissement des ostiums nasosinusaux. Les hémorragies sévères constituent la principale complication. Un examen hématobiochimique et un bilan d'hémostase (temps de coagulation, typage du groupe sanguin) sont indispensables avant toute chirurgie. La pression artérielle doit être suivie en cours d'intervention afin d'instaurer des mesures thérapeutiques visant à corriger une éventuelle hypotension. Une transfusion de sang frais doit être également envisagée au besoin.