La gestion de l’eau, tant en élevages de volailles de chair qu’en élevage de porcs, est indispensable aux niveaux quantitatif et qualitatif. En effet, une inadéquation entre les besoins physiologiques en eau et les apports peut engendrer une diminution des performances et favoriser l’apparition de maladies provoquant un surcoût de production. En outre, dans une situation sanitaire ou la directive est une diminution de l’usage des antibiotiques (Plan écoantibio 2017), il est important de veiller à la qualité de l’eau, potentiel vecteur de micro-organismes. C’est en ce sens, que la partie bibliographique s’attache à rassembler les éléments d’optimisation de l’abreuvement en élevages de porc et de poulets de chair. Puis, une enquête réalisée auprès des éleveurs de porcs et de volailles a permis d’effectuer un état des lieux des pratiques au sujet de l’eau d’abreuvement en élevage. Le premier constat établi par cette étude montre que, pour de nombreux critères, les éleveurs de volailles de chair sont plus sensibles à la qualité de l’eau d’abreuvement de leurs animaux que les éleveurs de porcs. Les différences de pratiques se retrouvent d’abord dans le suivi de la consommation d’eau (relevés quotidiens en bâtiments de volailles) et surtout dans les pratiques d’entretien des canalisations d’eau, par la mise en place de mesures visant à lutter contre le développement de biofilm, aussi bien durant le vide sanitaire qu’en cours de lot. Dans une seconde partie, l’intérêt de la mise en pratique de protocoles, mécaniques et chimiques, de nettoyage des circuits d’eau, en élevage de porc (sur la base de l’expérience en volaille) durant le vide sanitaire, a été évalué. Ces essais ont été réalisés en salles de post-sevrage, phase critique de la vie des porcelets où les troubles digestifs sont le souci de santé majeur fréquemment rapporté par les éleveurs enquêtés. La mise en place de mesures d’entretien des canalisations permet de réduire la flore totale présente dans l’eau à l’abreuvoir et pourrait être un élément de prévention des troubles de santé ayant un lien avec une qualité microbiologique d’eau détériorée ; et ceci en vue de diminuer l’usage des antibiotiques lors de cette phase de transition critique pour les porcs. La maîtrise de la gestion de l’abreuvement débute par un diagnostic au sein de l’élevage qui permet la hiérarchisation des traitements à mettre en place ainsi que l’entretien des circuits d’eau afin d’assurer la pérennité, quantitative et qualitative, de l’eau de la source aux animaux.