Cette étude présente les résultats d’une enquête semi-directive qui a été menée chez 54 agriculteurs répartis dans l’Ouest de la France. La majorité des éleveurs tarissent leurs vaches de façon brutale. Ils appliquent une durée de tarissement classique de deux mois et réalisent une transition alimentaire en préparation du vêlage. Les vaches taries sont laissées au pâturage du printemps à l’automne et sont logées en bâtiment l’hiver. Les éleveurs les surveillent régulièrement et regrettent de ne pas avoir de solution efficace pour remédier aux pertes de lait fréquemment constatées juste après la dernière traite. Très peu d’éleveurs savent correctement déterminer le statut infectieux mammaire de leurs vaches (seuils de concentration cellulaire flous). L’hygiène n’est pas assez rigoureuse. Les éleveurs en faveur de l’antibiothérapie sélective sont plus sensibilisés aux problèmes de santé publique causés par l’utilisation automatique des antibiotiques. Ceux pratiquant l’antibiothérapie systématique sont beaucoup plus réticents à remettre en question une pratique qui a fait ses preuves. Une enquête réalisée dans d’autres régions permettrait de vérifier ces résultats. Il pourrait également être intéressant d’étudier plus précisément la problématique des pertes de lait au tarissement afin de pouvoir proposer une solution pour les réduire. Enfin, le tarissement d’un quartier mammaire à visée thérapeutique (assèchement anticipé pendant la lactation ou stérilisation) n’a pas non plus été exploré.