Que ce soit chez l'homme ou chez l'animal, chaque individu réagit de façon propre au stress auquel il est exposé, tant au niveau comportemental que physiologique. Comprendre cette variabilité s'avère essentiel pour expliquer et prédire la dynamique des populations et de nombreux procédés sont utilisés chez les animaux domestiques pour évaluer cette réponse. Ils sont toutefois rarement appropriés aux animaux sauvages étudiés sur le terrain, ni extrapolables à d'autres espèces. Déterminer un moyen simple et efficace d'évaluer le stress perçu par un animal sauvage lors de sa capture serait donc d'une grande utilité. Cette étude a pour objectif de déterminer quels paramètres hématologiques et biochimiques, mesurés à l'occasion de la capture ponctuelle de chevreuils sauvages, sont susceptibles d'êtres utilisés pour l'évaluation de la réaction individuelle au stress. Six années ont été nécessaires pour réaliser des prélèvements sanguins sur près de 300 chevreuils sauvages (Capreolus capreolus) capturés par panneautage. En comparant chaque paramètre sanguin aux manifestations comportementales, à l'hyperthermie de stress et à l'utilisation éventuelle d'un tranquillisant, nous avons mis en évidence six paramètres permettant d'évaluer la réaction au stress de la capture : la concentration en globules rouges, l'hémoglobinémie, l'hématocrite, la créatinémie, la fructosaminémie et la protéinémie. Les proportions de globules blancs, couramment utilisées chez d'autres espèces, ne semblent pas applicables chez le chevreuil. Par ailleurs, une certaine constance dans la réaction semble se distinguer : les individus les moins tolérants au stress aigu que constitue la capture pourraient être les plus sensibles au stress chronique reflété par les fructosamines plasmatiques. Enfin, nous avons montré grâce à ces indicateurs que des différences dans la réaction à la capture existent entre les individus sauvages et les captifs mais aussi entre des animaux captifs parqués différemment. Les individus sauvages restent généralement plus impactés que les captifs. Pour ces derniers, le contact rapproché avec l'homme dans les petits enclos constituerait une source de stress chronique et augmenterait la sensibilité aigue des animaux.

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